l’Église et du moyen âge, le sang féminin dont les mouvements composent ce rythme harmonieux est un sang parfaitement pur. Il s’excite là-dessus ; il explique toute la femme par ce sang et par la blessure d’où il sort. Et, dès lors, jamais elle n’est, pour lui, assez blessée, ni assez malade. Par des calculs artificieux, étendant les signes avant-coureurs et prolongeant les cicatrices du mystérieux déchirement, il établit qu’« en réalité, quinze ou vingt jours sur vingt-huit (on peut dire presque toujours) la femme n’est pas seulement une malade, mais une blessée. Elle subit incessamment l’éternelle blessure d’amour. »
Il se la représente donc, avec exaltation, comme une perpétuelle fontaine de sang. Et c’est pourquoi il veut qu’on la ménage, qu’elle travaille peu, et seulement dans sa maison, qui est son petit royaume. — Au reste il ne la flatte point. Il ne lui croit pas le cerveau très fort. Il pense que le mari ne doit pas tout lui laisser lire, qu’ « elle ne doit pas savoir ce que sait l’homme, ou doit le savoir autrement. » Il ne craint pas de lui attribuer une certaine vulgarité de jugement, un faible pour l’ « amateur », l’homme agréable, l’ « honnête homme » d’autrefois, brillant et superficiel. Il dit que « la grande mission de la femme ici-bas étant d’enfanter, d’incarner la vie individuelle, elle prend tout par individu, rien collectivement et par masses », qu’elle sent à merveille l’amour, la sainteté, la chevalerie, et diffici-