« L’AMOUR » SELON MICHELET.
Michelet a écrit l’Amour en 1858, parce que la France « était
malade », qu’on n’y savait plus aimer, et que les statistiques des
mariages et des naissances y étaient pitoyables. Il ne paraît pas,
après quarante ans passés, que les choses aillent mieux, ni que le
livre de Michelet ait rien perdu de son à-propos. Il serait d’ailleurs
excellent de remettre Michelet à la mode, parce qu’il a été une des
grandes âmes les plus aimantes et les plus croyantes de ce siècle, et
que nous avons surtout besoin qu’on nous réchauffe un peu.
L’Amour de Michelet est un livre ardent et grave, candide, d’un
accent religieux, et qui n’a donc pas grand’chose de commun avec
l’Amour de Stendhal ou la Physiologie du Mariage de Balzac.
Presque tous ceux de nos écrivains qui ont « professé » sur l’amour ont tenu principalement à mon-