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qui n’importe à personne. Voilà qui est bien singulier. Il s’est réjoui d’introduire, dans une discussion de pure curiosité, et dont les conclusions ne peuvent toucher qu’un mort et une morte, un document faux, mais dont la fausseté n’était d’ailleurs ni paradoxale, ni imprévue, ni, d’autre part, désobligeante à aucun degré pour ceux qu’il abusait un moment. Bref, il a machiné un mensonge tout à fait indifférent et qui ne pouvait avoir d’autre mérite, à ses yeux, que de n’être pas la vérité. C’est donc la mystification pour la mystification, sans même l’« excuse » d’être plaisante ou d’être malfaisante. Ce monsieur a goûté de secrètes joies (chose étrange) à ajouter pour quelques jours, à l’énorme et tragique somme d’erreurs dont pâtit l’humanité, une erreur infime et totalement insignifiante ; et il a joui de cette pauvre petite erreur où il m’induisait, uniquement parce que c’était tout de même une erreur. Qu’est-ce que cela ? Il n’y a pas à dire, c’est du satanisme, mais très humble ; satanisme de jocrisse, à moins que ce ne soit simple imbécillité.

Ou peut-être n’a-t-il voulu que m’entraîner dans ce développement ? Si c’est cela, qu’il soit heureux.

Mais Marceline nous attend.

Je vous ai naguère énuméré ses malheurs. Je constatais qu’à travers tout une joie intérieure l’illuminait, et que le secret optimisme de cette martyre était renversant, et j’en cherchais les raisons… Mais il y en a d’autres que celles que je vous ai déjà