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montré M. Worms, et le truand de sacristie que Dorine nous dépeint ; moins proche toutefois de celui-ci que de celui-là ; bref, quelque chose d’assez ressemblant à cet étonnant précepteur ecclésiastique que nous révéla naguère un procès retentissant.

Et maintenant me reprochera-t-on, une fois de plus, trop de complaisance à plaider le pour et le contre, et trop de goût pour de « vains exercices de rhétorique » ? Celui-ci, du moins, n’aura pas été entièrement vain, puisque, ayant retourné Tartuffe dans tous les sens, me voilà, finalement, plus assuré de la vérité et de l’unité secrète de cette illustre figure. Mais, au surplus, pourquoi mes oscillations ne seraient-elles pas la marque d’un esprit scrupuleux et modeste ? Ces incertitudes impliquent le sérieux, — bien loin de l’exclure, comme quelques-uns le disent. On peut fort bien manquer d’assurance à définir un personnage de drame ou de roman, — et ne point manquer de décision à distinguer le bien du mal ; on peut être hésitant dans ses investigations et jugements littéraires, — et ferme sur ses principes de conduite. Il y a des gens qui s’admirent et qui se croient l’âme belle, énergique et généreuse parce qu’ils ont sur tout des opinions violentes, insolentes, absolues et instantanées ; comme si la manie affirmative était une présomption de beauté morale ! Oh ! que je me méfie ! et combien j’ai peur que, tout au contraire, cette inaptitude à considérer les aspects divers des choses n’entraîne l’incapacité