Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/359

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment où, pour le ton du moins, il se rapproche d’Onuphre.

Encore une fois, qu’importe ? C’est le premier Tartuffe seul qui vit pour les foules, justement parce qu’il n’est qu’une trogne haute en couleur, aux traits simplifiés et excessifs, une tête de jeu de massacre. Les figures les plus populaires du théâtre ou du roman ne sont pas nécessairement les plus profondes, les plus étudiées ni celles qui résument le plus d’observations. (Et je pourrais ajouter que les figures les plus populaires ont été souvent créées par des esprits fort médiocres : tels Robert Macaire ou Joseph Prudhomme.) — Alphonse Daudet a conçu et fait vivre vingt personnages d’une vérité plus rare que Tartarin, d’une observation plus difficile, plus aiguë, plus curieuse ; et peut-être est-ce du seul Tartarin que les siècles se souviendront.

C’est égal, si quelque auteur contemporain mettait au théâtre un personnage aussi incohérent, aussi visiblement double que le Tartuffe de Molière, que diriez-vous, ô mon maître Sarcey ?

      *       *       *       *       *
                                  13 Juillet 1896.

« Bien taillé ! comme disait l’autre. Et maintenant il faut recoudre. »

Recousons.

C’est de Tartuffe qu’il s’agit. À en juger par les