Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/340

Cette page n’a pas encore été corrigée

                    PONTICUS
                                  Ces cris ! ces cris de rage !

                    BLANDINE,
                         lui mettant les mains sur les oreilles.

    N’entends pas !

                    PONTICUS

                    Ah ! ce sang !

                    BLANDINE, lui mettant une main devant les yeux.

                                Ne vois pas !… Du courage !

Et, quand le petit Ponticus est sur le chevalet :

    Non ! tu ne souffres pas !… je le veux !… je l’ordonne !

                    PONTICUS

    Non… je ne… souffre… pas… (Sa tête retombe ; il meurt.)

                    BLANDINE

                                Jésus !… Je vous le donne !

Oui, cela est beau, ne craignons pas de le dire. Mais, ailleurs, il semble que l’auteur eût pu nous montrer une Blandine plus originale et plus saisissante. Renan écrit : «… Quant à la servante Blandine, elle montra qu’une révolution était accomplie. Blandine appartenait à une dame chrétienne, qui sans doute l’avait initiée à la foi du Christ. Le sentiment de sa bassesse sociale ne faisait que l’exciter à égaler ses maîtres. La vraie émancipation de l’esclave, l’émancipation par l’héroïsme, fut, en grande partie, son ouvrage. L’esclave païen est supposé par essence méchant, immoral. Quelle meilleure manière de le réhabiliter et de l’affranchir, que de