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Toute ton indulgence sur le talent, que je dédaignerais complètement sans le prix que ton goût y attache, ne me console pas d’une arrière-pensée pénible qu’il aura fait naître en moi… Tu vois que j’avais raison, mon bon ange, en n’éprouvant pas l’ombre de contentement d’avoir employé du temps à barbouiller du papier au lieu de coudre nos chemises, que j’ai pourtant tâché de tenir bien en ordre, tu le sais, toi, cher camarade d’une vie qui n’a été à charge à personne. »

Il suit peut-être de ces jalousies sans cesse recommençantes que, dans cette union bizarre, c’était le jeune mari qui aimait le plus ; et cela est assurément flatteur pour notre Marceline.


                                  27 avril 1896.

… Mais enfin qui donc fut l’amant de la pauvre Marceline Desbordes ? Il paraît que la question est excitante, car elle m’a valu tout un paquet de lettres.

Et, d’abord, rassurez-vous : ce n’est ni Esménard, ni Luce de Lancival, ni Baour-Lormian. Et ce n’est pas non plus Saint-Marc Girardin, comme le voulait d’abord un de mes correspondants, qui s’est ravisé ensuite, ayant fait réflexion que ledit Saint-Marc n’aurait eu que sept ans au moment de cette rencontre.

Un autre m’écrit : «… Ce nom, que Marceline Desbordes-Valmore voile de cette indication,

 Tu sais que dans le mien le ciel daigna l’écrire,