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DISCOURS PRONONCÉ À LA SOCIÉTÉ DES VISITEURS DES PAUVRES.


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Mesdames, Messieurs,


Vous connaissez le mot d’Augier. Une dame, venant d’entendre un prédicateur à la mode, s’écrie avec admiration : « Il a dit sur la charité des choses si nouvelles ! — A-t-il dit qu’il ne fallait pas la faire ? » demande quelqu’un. Des choses nouvelles, je crois bien que, sur ce sujet-là, on n’en trouve guère depuis l’Évangile. Je ne vous en dirai donc point : je ne ferai que vous répéter à ma manière ce que j’ai lu dans le simple et éloquent rapport de M. René Bazin, et ce qui était auparavant dans vos esprits et dans vos cœurs.

Ne nous flattons point. Être charitable même au hasard et sans discernement, cela déjà veut un effort. Les pharisiens, peu estimés de Jésus, donnaient la dîme. Or, c’est déjà très rare de donner le dixième de son revenu. Il y a des gens, même riches et assez