Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/204

Cette page n’a pas encore été corrigée

tombes ! Paix aux morts, respectons leur cendre, laissons intacte leur gloire et l’image épurée que nous nous formons d’eux ! Etc…

C’est contre ce lieu commun oratoire que je voudrais réclamer avec modestie.

      *       *       *       *       *

D’abord, il n’est pas vrai que les correspondances intimes récemment publiées ne nous aient rien apporté que d’insignifiant ou de désobligeant pour des mémoires respectées.

Je n’ose plus nommer cette touchante Marceline. Mais si elle m’inspira naguère un intérêt un peu débordant, ce ne fut pas sans raison. Ses Lettres nous révélaient en effet ou nous laissaient deviner le plus poignant et le plus singulier des drames intimes. Grâce à quoi, la pauvre petite comédienne du théâtre Feydeau, la crédule et douloureuse compagne de Delobelle-Valmore eut quelques semaines de réelle survie et presque de gloire.

Et cela était juste, et d’une justice gracieuse.

Ce fut un divertissement distingué que de chercher « le jeune homme de Marceline ». Et ses vers parurent meilleurs, même à ceux qui ne les avaient pas lus, quand on sut de quelle blessure ils avaient coulé en pleurs de sang. Les gens du monde eux-mêmes furent avertis qu’il ne fallait pas confondre Mme Valmore avec Loïsa Puget ou Anaïs Ségalas. Bref, les lettres de Marceline et la découverte de son