crime et par la morale religieuse et par le Code. Ce crime est une variété du meurtre.
Mais, ayons la franchise de le dire, ce meurtre est si spécial, il peut être entouré de circonstances qui en voilent et en travestissent si parfaitement l’abomination, que la conscience, même d’un honnête homme peut en être troublée et n’y plus voir très clair. Vous me permettrez donc d’y regarder d’un peu près et me ferez la grâce de ne point m’accuser d’immoralité avant d’avoir lu mes conclusions.
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L’acte dont il s’agit est un meurtre, oui, mais un meurtre dont la victime est cachée dans d’impénétrables ténèbres et n’est qu’une dépendance secrète d’un autre être vivant, en sorte que celui-ci peut se croire, instinctivement, une sorte de droit sur elle. C’est un meurtre, oui, mais dont on peut douter s’il tue de la vie, et quelle espèce de vie : car les médecins ne savent pas à quel moment le germe de ce qui sera un homme devient en effet une créature humaine, et les théologiens ne savent pas à quel moment il reçoit une âme.
De là des questions difficiles. Ce meurtre enveloppé, invisible, et qui ne saurait être confondu avec l’infanticide proprement dit, si quelque pauvre servante l’a commis dans un accès de désespoir et de demi-folie et parce qu’elle n’avait à choisir qu’entre cela et être jetée sur le pavé pour y mourir