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POUR ENCOURAGER LES RICHES


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Qu’on ne se méprenne pas sur l’esprit des réflexions qui vont suivre. Je sais que, entre l’égoïsme où nous vivons presque tous et la charité parfaite, l’entier dépouillement des saints, la distance est grande, et les degrés nombreux et rudes. Ceux qui en ont franchi, ne fût-ce que quelques-uns, méritent déjà beaucoup de respect et d’estime, et il convient plutôt de les louer de ce qu’ils ont fait que de leur reprocher de n’avoir pas fait davantage. Une telle sévérité n’irait pas sans hypocrisie, car sommes-nous sûrs que, à leur place, nous en eussions fait même autant ?

Mais, cela dit, il me sera peut-être permis, à l’occasion d’un événement récent, de hasarder une remarque fort simple. C’est que les personnes très riches sont privilégiées de plus de façons encore qu’il ne paraît à première vue ; c’est que, en même temps que la charité sous sa forme la plus élémentaire, qui est l’aumône en argent, semble devoir être