Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

OBJECTIONS D’UN MORALISTE CONTRE L’EXPOSITION DE 1900.

__________


Avril 1895.

Mon ami le moraliste me saisit par un bouton et me dit :

— Alors, elle vous enchante, vous, cette Exposition ?

— Mon Dieu…

— Moi, elle m’écœure, m’exaspère et m’épouvante. Et d’abord, qui la fait ? qui l’a décrétée ? A-t-on consulté la France ? A-t-on consulté même les habitants de Paris ? Qui la réclamait ? Qui en sentait le besoin ?… Oui, je sais, le gouvernement, la Chambre… de vagues députés… dont vous ne connaissez même pas les noms, ni moi non plus. C’est le régime représentatif… Autrement dit, la tyrannie anonyme, ou à peu près… Au moins, sous l’ancien régime — qui, du reste, ne valait pas mieux, — on savait à qui s’en prendre.

Mais je m’égare… Donc, nous l’aurons, cette Exposition. Il nous faudra non seulement la subir, mais