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ans, nous avons vu passer en fantaisies changeantes, dans la parure des femmes, maintes réminiscences discrètes ou hardies de ce qu’elles ont trouvé de joli ou d’extravagant dans les modes de leurs aïeules ou dans les costumes nationaux de tous les pays du monde. Mais la grande originalité de la toilette féminine, c’est bien, au fond, d’exprimer ce que j’ai dit.

De là son charme étrange. Je n’ai point à rechercher si ce charme n’a pas sa rançon : maux d’estomac et d’entrailles, anémie, migraines, métrites, couches avant terme, etc. Ajoutez l’absurdité et l’abomination, au point de vue social, d’un système de toilette entièrement incompatible avec la grossesse : en sorte que cet état si véritablement « intéressant », qui ne se trahissait dans la toilette antique que par un léger surcroît d’ampleur, apparaît à une jeune femme de nos jours comme je ne sais quoi de monstrueux et qui la signale risiblement aux regards.

Le corset est la pièce essentielle et secrètement génératrice de tout l’ajustement féminin : et la maternité ni l’allaitement ne souffrent le corset. Tirez la conclusion : elle est lamentable. La toilette actuelle des femmes est l’irréconciliable ennemie de leurs devoirs naturels : voilà la vérité.

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Passons au vêtement des hommes. À aucune époque, je crois, il n’a été si profondément différent de celui des femmes.