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Regardons maintenant la toilette de nos contemporains. Nous reconnaissons aussitôt qu’elle part de tout autres principes. Deux choses sautent aux yeux :

1º le costume est toujours, plus ou moins, ajusté ;

2º il diffère très profondément, selon les sexes.

Sans doute, le vêtement ajusté a pu, à l’origine, s’expliquer par le climat, contre lequel il était utile de se prémunir. Mais il est clair que cette utilité n’est plus présente que très accessoirement à l’esprit de nos tailleurs et de nos couturières. Aucune des règles que je rappelais n’est observée aujourd’hui dans la toilette féminine. Le corsage ne se contente pas de s’appliquer au torse de la femme pour le protéger : il le comprime et le repétrit. Les étoffes sont tendues sur des armatures rigides qui modifient très notablement la forme de la poitrine. Et, de dix ans en dix ans, les jupes, tour à tour trop amples et trop étroites, s’étalent sur des contours artificiels et démesurés, ou épousent du plus près possible les contours réels : deux façons diverses de nous communiquer une même impression.

Quelle impression ?

On a pris à tâche d’exagérer toutes les parties que la nature a faites plus saillantes dans le corps féminin : la poitrine, les hanches, la croupe et même, dans une mesure plus discrète, le ventre. Ce résultat a été surtout obtenu par une compression for-