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c’est, en outre, une besogne où l’on excelle à peu de frais.

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Malgré les avantages qu’ils ont ainsi ou qu’ils prennent sur lui, M. Paul Deschanel, à force de talent, mais surtout à force de sérieux, d’amour de la vérité, de franchise, de loyauté et de courage, a fini par conquérir l’estime même de ses plus irréductibles adversaires. Il lui est arrivé, l’autre jour, de se faire applaudir par l’assemblée tout entière. Je sais bien que lorsque d’aventure tous nos députés applaudissent ensemble, on est à peu près sûr que les uns applaudissent contre les autres, ou pour détourner les autres d’applaudir. Un applaudissement peut donc être universel sans être unanime. Mais j’aime mieux croire à l’unanimité de celui-là, et que toute la Chambre remerciait M. Paul Deschanel d’avoir su exprimer avec éclat des idées vraiment populaires et nationales et, par delà, vraiment humaines.

Triomphe mérité. Depuis quelques années, une double évolution, très intéressante, s’est accomplie dans le talent de M. Paul Deschanel et dans sa pensée politique.

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Il avait contre lui, à l’origine, je ne sais quelle apparence de jeune parlementaire poussé en serre chaude, de député mondain, recherché des « salons »,