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PAUL DESCHANEL.

Son dernier discours est affiché, à l’heure qu’il est dans toutes les communes de France. Des paysans en épèlent, chaque dimanche, ce qu’ils peuvent et estiment que c’est « envoyé ». Ils n’ont pas fini de le lire. Au surplus, ce discours reste « actuel » tant que la Chambre est en vacances.

Ce discours, j’ai eu la bonne fortune de l’entendre. Et j’avais entendu auparavant une des trois parties de celui de M. Jaurès. Ce fut vraiment une belle joute. On ne parle pas toujours, au Palais-Bourbon, si mal que vous croyez. Et l’éloquence, quand elle s’y rencontre, y est, en général, moins pompeuse et moins enflée qu’elle ne fut dans les Parlements de la Restauration ou même du gouvernement de Juillet. Les discours de Manuel et du général Foy, relus, nous feraient un peu sourire. Nous avons quelques orateurs émouvants et plusieurs debaters. Ce sont moins les talents et les connaissances que les caractères qui manquent à cette Chambre méprisée.