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HENRI LAVEDAN.


La saveur si particulière des écrits de M. Henri Lavedan, d’où vient-elle donc ? Je crois l’entrevoir. La Haute et le Nouveau Jeu, Leur Coeur et Nocturnes, le Prince d’Aurec et Viveurs, c’est la surface brillante et pourrie de la société contemporaine, décrite par un esprit aigu, — mais en même temps jugée, le plus souvent sans le dire, par une âme qui, dans sa rencontre avec l’éphémère, continue de porter en soi quelque chose de stable et de traditionnel : la vieille France, simplement.

Avant de toucher ce vrai fond de Henri Lavedan, voyons d’abord en lui ce qui, tout de suite, apparaît.

L’œil guetteur et amusé, il a commencé par être un écrivain excessivement pittoresque, un peu dans la manière d’Alphonse Daudet (Inconsolables, Sire). C’est de ces savants exercices qu’il a passé à la peinture des mœurs mondaines. Venu immédiatement après Gyp, il a coloré et corsé le langage de Gyp. Ou, si vous voulez, il a poussé et développé le dialecte de Monpavon (du Nabab). Nul peut-être n’a parlé