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J.-K. HUYSMANS.


Rapproché de ses autres ouvrages, éclairé par eux et les éclairant, le dernier livre de M. Huysmans, En route, nous fait concevoir une aventure morale d’un rare intérêt : la transformation du naturalisme en mysticisme et la purification d’une âme par le dégoût.

J’appelle ici de ce mot très impropre de « naturalisme » le genre de littérature qui fut en faveur de 1875 à 1885, ou à peu près. Il se distingue expressément du réalisme. Car le réalisme est tranquille, simple et court ; il n’ajoute pas à la laideur des choses ; il n’en souffre pas ; il ne saurait jamais en être excédé. Les vrais réalistes sont Hérondas, Pétrone, Alain Lesage. Leur disposition d’esprit est radicalement anti-chrétienne.

Mais il y avait sans doute un germe chrétien dans les furieux dégoûts qu’exprimaient les premiers livres de M. Huysmans. L’exactitude flamande des peintures y aboutissait à de soudains haut-le-cœur.