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LES SNOBS.


Le mot de snob est très employé depuis quelques années, — et par les snobs eux-mêmes, comme tous les mots à la mode. Je le prendrai, avec votre permission, au sens très élargi où il plaît aux Parisiens de l’entendre et dont s’étonnerait peut-être l’auteur de la Foire aux vanités.

Nous avons eu successivement les snobs du roman naturaliste et documentaire, les snobs de l’écriture artiste, les snobs de la psychologie, les snobs du pessimisme, les snobs de la poésie symboliste et mystique, les snobs de Tolstoï et de l’évangélisme russe, les snobs d’Ibsen et de l’individualisme norvégien ; les snobs de Botticelli, de saint François d’Assise et de l’esthétisme anglais ; les snobs de Nietzsche et les snobs du « culte du moi » ; les snobs de l’intellectualisme, de l’occultisme et du satanisme, sans préjudice des snobs de la musique et de la peinture, et des snobs du socialisme, et des snobs de la toilette, du sport, du monde et de l’aristocratie,