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monologue d’Auguste ou dans celui d’Hermione ?

Veuillot le pensait, et il osa en courir l’aventure, L’Honnête femme paraît un roman excessivement bizarre, tout simplement parce que c’est un roman catholique. Ce n’est autre chose que l’histoire d’un Joseph dévot et d’une dame Putiphar circonspecte, dans une petite ville de province. Joseph est toujours ridicule, quoi qu’il fasse : jugez quand il se confesse ! Or, Valère se confesse afin de trouver, dans l’absolution, la force de résister aux entreprises d’une femme mariée. Le sacrement de pénitence est le ressort principal de l’action ; le drame tourne sur ce mot : Absolvo te in nomine Patris. Cela se peut-il souffrir ? Sainte-Beuve lui-même ne se tient pas de traiter Valère de dadais… Et cependant, — si je ne m’abuse, — il y a peut-être, aujourd’hui encore, des âmes qui croient à la révélation, au péché, à la grâce et à tout ce qui s’ensuit, et qui luttent, avec larmes et déchirement, contre elles-mêmes, et qui cherchent le secours où Dieu leur a dit qu’elles le trouveraient. Leur trouble, et leur angoisse, et leur courage, et leur espoir et, si vous voulez, leur illusion sont ils donc en dehors de l’humanité ? Et, parce que vous n’avez pas leur foi, vous sont elles plus incompréhensibles et plus étrangères que les âmes de l’antiquité orientale ou hellénique ?

Il paraît que oui ; et je vous abandonne donc ce sacristain de Valère, qui, chaste comme l’Hippolyte