non seulement en sentiments, mais en idées. Lisez, dans le Parfum de Rome, le chapitre sur les Indulgences :
… Par la création de l’Église, les fidèles constituent un corps immense, prolongé dans le ciel, sur la terre et dans les lieux de purification que nous appelons le purgatoire. Triomphante, souffrante, militante, l’Église est une en ces trois états. Jésus-Christ en est la tête. Ainsi se trouve accomplie l’unité des hommes avec Dieu et des hommes les uns avec les autres… Le membre humain de l’Église conserve son individualité. Portion du corps mystique de Jésus-Christ, il a tous les bénéfices de la vie d’ensemble ; homme, il garde la prérogative, mêlée de péril et de gloire, de l’être responsable et libre. Ainsi ce corps de l’Église nous apparaît divinement humain… Le dogme des Indulgences n’est pas l’abri de la paresse : il est le dogme des douces condescendances envers la fragilité humaine… Quand nos mains sont pures, elles sont magnifiquement transformées ; elles deviennent le vase qui peut répandre à larges ondes l’eau du rafraîchissement… Ainsi nous pouvons, par la prière et les bonnes œuvres, descendre dans ce formidable purgatoire, etc.
Mais il faut lire tout le morceau. Cela est d’une théologie grandiose, et si humaine ! Vous y verrez ce qui se cache sous l’une des pratiques les plus exposées aux moqueries des incrédules, sous les mômeries des bonnes femmes dévotes et sous le commerce des scapulaires, des cierges et des affreuses petites images de sainteté… « Vous avez une pointe de panthéisme, dit le pieux écrivain au symbolique Coquelet. Vos erreurs sont souvent des vérités que