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LA TOLÉRANCE

DISCOURS PRONONCÉ AU BANQUET DE L’ASSOCIATION GÉNÉRALE DES ÉTUDIANTS DE PARIS LE 7 JUIN 1894.

MESSIEURS LES ÉTUDIANTS ET CHERS CAMARADES,

Je n’attendais pas le grand honneur qu’il vous a plu de me faire. Je l’ai accepté avec joie, avec reconnaissance et aussi, je vous assure, avec modestie. C’est plus intimidant que vous ne croyez de parler devant les étudiants. Car vous avez aujourd’hui, en tant que groupe dans la nation, votre existence propre, et c’est une des bonnes actions de la République de vous y avoir aidés. On s’est avisé que, tous ensemble, vous représentez quelque chose de considérable et de prodigieusement intéressant : la France de demain. On vous honore, on se préoccupe de ce que vous pensez. Des hommes éminents vous tâtent le pouls de temps en temps, se penchent sur