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ministérielle. Mais il était de ceux qui ne s’arrêtent pas en chemin, qui ne font pas au devoir sa part, qui vont jusqu’au devoir d’exception. Il repoussa les avantages offerts, voulut se garder libre, et, puisqu’il était catholique et que son don particulier était celui de l’écrivain, fonda un journal catholique : entreprise hasardeuse et qui eut de difficiles commencements. Toujours il dédaigna la fortune. Sa vie, quand on l’embrasse, est harmonieuse et belle, toute d’incroyable labeur et de sacrifices allègrement portés, les uns publics, les autres secrets et que ses lettres révèlent ou laissent deviner.


V

Il fut un des grands catholiques de ce temps ; le plus grand peut-être, si l’on considère la puissance et l’ardente et amoureuse combativité de son talent ; le plus original, si l’on fait attention à l’absolue pureté de son catholicisme, rare et neuf par cette pureté même et cette simplicité.

Il lui fut avantageux, en somme, de n’avoir reçu, dans son enfance, presque aucune éducation religieuse ; d’avoir, en vrai gamin de Paris, fait sa première communion sans y prendre garde et, ensuite, de n’y avoir plus songé. Les hommes qui ont eu une enfance pieuse et qui se sont lentement détachés de la foi par l’insensible travail de leur esprit avec qui