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nal des Débats. Son idéalisme n’a jamais « coupé » ni dans la « Rose-Croix », ni dans la poésie symboliste. Il a raillé celle-ci, — oh ! les étonnants vers amorphes de Franck Nohain ! — comme il avait décrié d’abord le naturalisme de Médan.

Puis, le Chat-Noir a été patriote, et chauvin, et grognard. Comme la vogue des « gigolettes », et comme la piété vague et veule qui nous émeut sur les Madeleines et sur les Izéyls, la napoléonite qui nous travaille est un peu venue de lui. Vous vous rappelez l’Épopée, de Caran d’Ache. Le Chat, sur quelques menus points, fut un précurseur.

Il a, avec ce même Caran d’Ache, avec Willette et Steinlen, rajeuni la « caricature » (j’emploie ce mot devenu impropre, faute d’un meilleur). Et il a restauré, en lui donnant une forme neuve, la « vieille gaieté française ».

Car il eut pour nourrisson le bienfaisant Alphonse Allais. (Je veux nommer aussi, tout au moins, Georges Auriol, ne pouvant les nommer tous.) Allais vaudrait, à lui seul, une étude. Allais a certainement enrichi l’art du coq-à-l’âne et de l’absurdité méthodique. Toujours le burlesque a suivi les évolutions de la littérature dite sérieuse. De même que la fantaisie de Cyrano de Bergerac répercute tout le pédantisme fleuri du temps de Louis XIII, de même qu’un grand nombre des facéties de Duvert et de Labiche supposent le romantisme : ainsi les écritures bizarres d’Alphonse Allais, par leurs tics, clichés et allu-