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MARCEL PRÉVOST

Il n’est pas de plus habile jeune écrivain que M. Marcel Prévost. Je n’en vois point qui ait plus adroitement administré de plus heureux dons naturels. Avec le talent il a, au plus haut point, le savoir-faire.

La malignité publique est telle qu’on voudra peut-être voir, dans cette constatation, une manière de mauvais compliment. Pourquoi ? Ce dont vous faites un mérite à un trafiquant ou à un homme politique, pourquoi votre pudeur s’en offenserait-elle quand vous le rencontrez chez un artiste ? Un romancier est-il obligé d’être gauche dans sa conduite ? « Vous n’en parlez que par envie. »

Admirons, dès ses débuts, la précision de coup d’œil et la sûreté de calcul de ce polytechnicien. Il fut des premiers, voilà huit ou dix ans, à discerner que le naturalisme touchait à son déclin, et il eut l’idée de s’en ouvrir à M. Dumas. Alors que ni Octave Feuillet ni M. Victor Cherbuliez n’avaient