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tains mondains redeviennent ainsi des primitifs, et même des primates. Mais la surface reste souriante et concertée, et la bonne douairière de Pontarmé n’a rien vu ni rien compris.

M. Paul Hervieu s’est préparé de loin, de très loin, à l’œuvre par laquelle, surtout, il vaut.

Il a commencé par aimer le type le plus contraire à celui de l’homme du monde : le type du réfractaire, de l’homme qui vit volontairement en dehors des conventions (Diogène le chien). Puis il a compris et aimé les humbles héroïques (l’Alpe homicide) et hanté la montagne et la vierge nature avant les salons.

De là, chez M. Hervieu, l’absence complète de snobisme, la redoutable clarté du regard, la justesse de la perspective. Perrichon a raison : « Que l’homme, même du monde, est petit, vu de la mer de Glace ! »

Puis, il a écrit des histoires de fous dont on peut se demander si ce sont des fous (l’Inconnu, les Yeux verts et les Yeux bleus), et étudié certains mystères soit de l’imagination, soit de la chair et du système nerveux (l’Exorcisée).

De là sa compétence et son acuité dans la description d’un monde dont la grande occupation est l’amour et en qui l’excitation artificielle et continue des sens aboutit volontiers aux énigmatiques névroses.

Ainsi, l’alpinisme d’une part, la charcotisme de