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FERDINAND BRUNETIÈRE

Je le tiens pour un des plus particuliers et des plus originaux des hommes d’à présent. Et nul peut-être ne diffère plus profondément de l’image que le public s’est formée de lui.

Professeur fieffé, doctrinaire intransigeant, continuateur vigoureux du grêle Nisard, défenseur de la tradition et de toutes les traditions, et par conséquent leur prisonnier : tel il apparaît aux inattentifs. Parce qu’il a gardé, avec une coquetterie hautaine, la syntaxe du dix-septième siècle, on le croit contemporain de Bossuet par les idées.

En réalité, l’esprit le plus libre, de l’indépendance la plus fière et la plus ombrageuse. Sa vie, d’abord, le prouverait, toute solitaire et, jusqu’à ces dernières années, toute en dehors des « cadres » officiels. C’est sans autre diplôme que celui de bachelier qu’il est parvenu aux premiers emplois de l’enseignement universitaire. En littérature, il n’a touché aux opinions traditionnelles que pour les redresser rudement,