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cloîtré. « C’est une chose louable pour un religieux, dit-il, de sortir rarement. » Donc il pouvait sortir. « N’ayez de familiarité avec aucune femme, mais recommandez à Dieu, en général, toutes les femmes de vertu. » Donc il connaissait des femmes. Il ne fut point abbé ni prieur, il ne remplit point de grande charge ecclésiastique. « Mon fils, lui dit Jésus-Christ, ne vous affligez point si vous voyez qu’on honore et qu’on élève les autres, pendant qu’on vous méprise et qu’on vous abaisse… On confiera aux autres différents emplois et l’on ne vous jugera capable de rien. La nature s’en attristera quelquefois, et ce sera beaucoup si vous le supportez en silence. »

Il avait fait de la métaphysique, et il en était revenu : « Qu’avons-nous à faire de ces disputes de l’école sur le genre et l’espèce ? » Il était versé dans les lettres profanes, et de cela il n’est jamais revenu tout à fait. Je veux croire qu’il priait pour l’âme de Virgile. Lui, le saint, il cite Sénèque le philosophe ; il cite Ovide, lui, le mortifié. Il est vrai qu’il ne les nomme pas, par une pieuse pudeur.

Quoi qu’il fasse, il reste épris de la beauté, même humaine. Il écrit très bien, avec élégance, souvent avec plus d’élégance qu’il ne faut, c’est-à-dire avec recherche. Puisse Dieu lui avoir fait grâce, mais il a beaucoup plus de rhétorique que le Christ sur la montagne. Il aime l’antithèse, le parallélisme dans les constructions, l’assonance, l’allitération. Sa