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  Tantôt, sortant soudain de la mer des nuages,
  Les étoiles semblaient pleurer sur leurs visages.
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  Les étoiles, fuyant au-dessus de leurs têtes,
  Couraient comme le sable au souffle des tempêtes.
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  Des teintes du matin le ciel se nuançait.
  Déjà, comme un lait pur qu’un vase sombre épanche,
  La nuit teignait ses bords d’une auréole blanche ;
  Les étoiles mouraient là-haut, comme des yeux
  Qui se ferment, lassés de veiller dans les cieux.
  Le soleil, encor loin d’effleurer notre terre,
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  Montait, pâle et petit, de l’abîme sans fond,
  Et ses rayons lointains, que rien ne répercute,
  Du jour et de la nuit amollissaient la lutte.
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  C’était la terre, avec les taches de ses flancs,
  Ses veines de flots bleus, ses monts aux cheveux blancs,
  Et sa mer qui, du jour se teintant la première,
  Éclatait sur sa nuit comme un lac de lumière.
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… Le navire ailé reconnut sa route :

  Et, dirigeant sa proue aux pointes du Sina
  Sur la mer Asphalite en glissant s’inclina.
  Il entendit d’en haut battre contre ses rives
  Les coups intermittents de ses vagues massives.
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  Les cimes du Liban, qu’ils avaient à franchir,
  Devant les nautonniers commençaient à blanchir.
  Ils entendaient grossir cet immense murmure
  Qui sifflait nuit et jour parmi sa chevelure.
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