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  Des mèches de cheveux, qui ruisselaient de pleurs,
  Détachés de sa tête, et collant sur sa joue

Que ne suis-je plus savant ! Ce caractère hindou de la poésie lamartinienne, je vous le rendrais clair jusqu’à l’évidence par des rapprochements ingénieux. J’en suis réduit à vous affirmer la justesse de mon impression. N’ayant même pas le Ramayana sous la main, tout ce que je puis faire, c’est de rapprocher pour vous un trop court morceau (cité par Jean Lahor) du Mahabharata et une page de Jocelyn.

Voici le passage du poème hindou : « Dushmanta était entré dans un bois ravissant, plein d’oiseaux chanteurs, dont les arbres fleuris toujours répandaient une fraîcheur délicieuse, et, secoués par le vent, couvrirent le rajah d’une pluie de fleurs. Sur les ramilles, que le poids des fleurs inclinait, bourdonnaient les abeilles avides ; et dans les lignes habitaient les Ghandarvas, les Apsaras et des troupes de singes, ivres de joie. Un vent frais, doux, parfumé, jouait dans les branches et disséminait le pollen. Des tigres familiers bondissaient au milieu des gazelles sur les bords d’une rivière sainte, parsemée d’îles, séjour des serpents et des éléphants enfiévrés d’amour, rivière aux eaux limpides, toute couverte d’oiseaux, et qui embrassait cet