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ont abaissé la sainte parole, affirment le progrès humain par la bonté et le sacrifice, et la croyance à un dessein divin dans le gouvernement du monde et dans l’économie de l’histoire… Et ces choses avaient été dites, je crois ; et l’on s’est mis, depuis dix ans, à en répéter quelques-unes, mais non pas mieux ni plus clairement, ni plus magnifiquement, parce que cela est impossible.

Au surplus, nous retrouverons ces pensées, avec des développements nouveaux et plus hardis peut-être, dans Jocelyn, dans la Chute d’un ange et dans les Recueillements.


V

JOCELYN.

Je ne voudrais point trop ressasser des choses que vous savez aussi bien que moi. Ce que les Harmonies sont aux Contemplations, l’énorme épopée dont la Chute et Jocelyn forment des « chants » détachés le devait être à la Légende des siècles. Et comme on voit, dans la Légende, l’humanité s’élever peu à peu à une morale plus pure, ainsi sans doute devait s’épurer, dans ses vies successives à travers les siècles, l’âme déchue dont le premier nom est Cédar, et le dernier, Jocelyn. Et je ne m’exagère point l’originalité de ces conceptions. Mais c’est qu’au fond il n’y a qu’un seul sujet de « divine comédie ». Le rêve généreux de la