Se sont révélés à mes yeux :
J’ai roulé dans mes vœux sublimes
Plus de vagues que tes abîmes
N’en roulent, ô mer en courroux !
Et vous, soleils aux yeux de flamme,
Le regard brûlant de mon âme
S’est élevé plus haut que vous !
De l’Être universel, unique,
La splendeur dans mon ombre a lui,
Et j’ai bourdonné mon cantique
De joie et d’amour devant lui ;
Et sa rayonnante pensée
Dans la mienne s’est retracée,
Et sa parole m’a connu ;
Et j’ai monté devant sa face,
Et la Nature m’a dit : « Passe ;
Ton sort est sublime ! il t’a vu ! »…
Vivez donc vos jours sans mesure,
Terre et ciel, céleste flambeau,
Montagnes, mers ! Et toi, Nature,
Souris longtemps sur mon tombeau !
Effacé du livre de vie,
Que le Néant même m’oublie !
J’admire et ne suis point jaloux.
Ma pensée a vécu d’avance,
Et meurt avec une espérance
Plus impérissable que vous !
Lamartine écrit dans son Commentaire : « C’est un chant ou plutôt un cri de pieux enthousiasme échappé de mon âme à Florence, en 1828. C’est une des poésies de ma jeunesse qui me rappelle le plus