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Dans l’Infini, dans les cieux :

  Cet œil s’abaisse donc sur toute la nature ;
  Il n’a donc ni mépris, ni faveur, ni mesure,
  Et, devant l’Infini, pour qui tout est pareil,
  Il est donc aussi grand d’être homme que soleil.

Ainsi, dans l’Isa Upanishad : « Il est loin et près de toutes choses… L’homme qui sait voir tous les Êtres dans ce suprême Esprit, et ce suprême Esprit dans tous les Êtres, ne peut dès lors rien dédaigner… »

Dans Pourquoi mon âme est-elle triste ?

  Et qu’est-ce que la vie ? Un réveil d’un moment,
  De naître et de mourir un court étonnement,
  Un mot qu’avec mépris l’Être éternel prononce…
  Éclair qui sort de l’ombre et rentre dans la nuit…

Ainsi, dans le Mahabharata : « De même que des millions d’étincelles jaillissent d’un feu brûlant, de même les âmes sortent de l’être immuable et y retournent… »

Je sais bien que, tout de même, ce n’est pas exactement la même chose. Nulle part (jusqu’à présent du moins) Lamartine n’identifie explicitement Dieu et la Nature. S’il lui arrive de dire tour à tour, comme les poètes hindous : « Dieu est dans l’univers » et « l’Univers est en Dieu », il recule toutefois devant cette affirmation que « l’Univers est Dieu », et s’en tient à celle-ci, que l’univers est la langue, le verbe