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  D’un mot, d’un geste qui dément
  Son image en mon cœur tracée.

  Et je sens chanceler ma foi :
  Le tissu magique se brise
  Du voile qui l’idéalise
  Et que j’ai mis entre elle et moi.

  Mais voilà que la chère belle
  Me sourit : mes doutes s’en vont ;
  Mon amour renaît plus profond,
  Car un peu de remords s’y mêle.

  Est-elle ce que je la fais ?…
  Ô cœur ennemi de toi-même,
  Puisses-tu ne trouver jamais,
  Pauvre cœur, le mot du problème !

Bref, l’amour platonique, c’est l’amour humain, c’est l’amour sans épithète, mais considéré dans son mouvement naturel d’ascension, — mouvement si justement observé, après et d’après Platon, par le saint auteur de l’Imitation de Jésus-Christ : « L’amour tend toujours en haut… Il n’y a rien au ciel et sur la terre de plus doux que l’amour, rien de plus fort, de plus élevé… parce que l’amour est né de Dieu, et qu’il ne peut trouver de repos qu’en Dieu, en s’élevant au-dessus de toutes les choses créées. » (Imit., Liv. III, chap. V.) Y a-t-il donc là de quoi tant « se gondoler » ?

Le spiritualisme. — Comme l’amour platonique, le spiritualisme est un peu tombé dans le décri. Le positivisme, l’évolutionnisme, — ou même le pessi-