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selon les lois établies, divines ou humaines ; et, d’après ma doctrine, les humaines sont divines. Le temps s’écoule, les années se chassent, la vie s’en va : profitons de ce qui en reste ; donnons-nous un but fixe pour l’emploi de cette seconde moitié, et que ce but soit le plus élevé possible, c’est-à-dire le désir de nous rendre agréables à Dieu, hors duquel rien n’est rien. Pour cela, enchâssons-nous dans l’ordre établi avant nous tout autour de nous ; appuyons-nous sur les sentiers qu’ont suivis nos pères ; et, s’ils ne nous suffisent pas totalement, implorons de Dieu lui-même la force et la nourriture qui nous conviennent spécialement ; faisons-lui, pour l’amour de lui, le sacrifice de quelques répugnances de l’esprit, pour qu’il nous fasse trouver la paix de l’âme et la vérité intérieure, qu’il nous donnera à la juste dose que nous pouvons supporter ici-bas… »

Peu de temps après son mariage, il écrivait : « J’aime décidément ma femme, à force de l’estimer et de l’admirer. Je suis content, absolument content d’elle, de toutes ses qualités, même de son physique. Je remercie Dieu. » N’est-ce pas charmant, cette absence de romanesque chez l’auteur de Raphaël ? — Maria-Anna Birsch paraît avoir été une créature excellente. Ce fut elle qui voulut que sa fille portât le nom de l’idéale amoureuse du Lac. Le père trouva cela tout naturel : « Julia, ce fut le nom qu’un souvenir d’amour donna à notre fille. »