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seconde moitié de sa vie d’écrivain ; mais son talent n’a pas été du tout improvisé. Cet art suprême devenu invisible s’est cherché fort longtemps. Nous allons l’observer se formant peu à peu pendant une dizaine d’années, de la dix-huitième environ à la vingt-huitième, avant d’éclore. C’est au prix de ce long travail obscur que le poète deviendra enfin maître de sa forme, au point qu’elle ne lui demandera plus aucun effort… »

  Tandis que d’un léger coton
  Mon visage frais se colore…

Ces vers de Lamartine sont de 1808.

 ……… Cependant le char roule,
  Il nous entraîne, et nous suivons la foule
  Vers ces jardins par Le Nôtre plantés,
  D’un peuple oisif chaque soir fréquentés.
  Du dieu d’amour ces jardins sont le temple, etc…

Il s’agit du jardin des Tuileries. Ces vers sont de 1813. Lamartine imite Gresset, Pezay, Dorat, Bertin, Parny. Il retarde notoirement sur Fontanes et Chênedollé. Entre 1812 et 1818, il écrit (ou ébauche) six tragédies : Saül, Médée, Zoraïde, Brunehaut, Mérovée, César ou la Veille de Pharsale. Il imite Voltaire et Alfieri ; il retarde sur Népomucène Lemercier. Puis il entreprend un Clovis, épopée chrétienne en vingt chants. Il imite, de loin, Chateaubriand. Il imite aussi Chapelain et Desmarets de Saint-Sorlin.