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sur la plante cambrée… » La tradition les fait sortir « d’un grand village du Mâconnais, colonie exclusivement arabe jusqu’à nos jours ». (Ce village se trouve dans le département de l’Ain et s’appelle Izernore.) Et, en 1572, on voit figurer un « Allamartine » dans les Mémoires de Condé. Dans « Allamartine », il y a « Allah », c’est clair comme le jour. Donc Lamartine est Sarrazin d’origine. Parfaitement !

Il faut relire la préface des Méditations qu’il écrivit en 1849. Si loin de sa jeunesse, il la revoyait à son gré et ordonnait magnifiquement ses souvenirs. Cela commence ainsi : « L’homme se plaît à remonter à sa source ; le fleuve n’y remonte pas. C’est que l’homme est une intelligence et que le fleuve est un élément. Le passé, le présent, l’avenir, ne sont qu’un pour Dieu. L’homme est Dieu par la pensée… » Et cela continue. Ah ! on n’était pas simple, il y a quarante-cinq ans.

Lamartine nous dit son enfance et sa jeunesse. Il nous explique un de ses premiers jeux, que ses petites sœurs et lui appelaient la « musique des anges ». Ce jeu consistait à plier une baguette d’osier en demi-cercle, à en rapprocher les extrémités et à les lier par une corde, à nouer ensuite des cheveux d’inégale longueur aux deux côtés de l’arc (sapristi ! ça ne devait pas être facile !) et à exposer cette petite harpe au vent. Il paraît qu’il en sortait des sons délicieux. Généralement, le jeune Alphonse employait à cet usage les cheveux de ses soeurs. Un