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en organisant, dans une galerie attenante à son théâtre de poche, une exposition de portraits d’acteurs et d’auteurs dramatiques.

M. Bodinier connaît les hommes. Il sait que, si rien n’égale la joie de monter publiquement sur les planches et d’être de ceux que nomme la foule, c’est encore une volupté très appréciable que de contempler les traits de ces privilégiés, de participer à leur gloire par sympathie. Il sait qu’après les ivresses de la célébrité il y a les plaisirs de la badauderie ; que, d’ailleurs, elles s’entretiennent l’une par l’autre ; qu’ainsi tout le monde est content, ceux qui sont regardés et ceux qui regardent, et que tout est donc pour le mieux.

Si quelque industriel hardi et insinuant décidait, par son éloquence ou par des cachets sérieux, nos principales « illustrations » à venir passer tous les jours une demi-heure dans quelque salle entièrement vitrée, sur le boulevard, et admettait le public à les voir, — pour de l’argent, — ne pensez-vous pas qu’il ferait plus rapidement fortune qu’un directeur de ménagerie ou de musée anthropologique ?

En attendant, nous avons, avec le musée Grévin, l’exposition Bodinier. J’en viens.

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C’est une revue amusante à passer. Je vous parlerai peu des artistes vivants. Les têtes que la photographie a multipliées aux devantures des papeteries, vous les retrouverez là, peintes ou crayon-