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encore écrire sérieusement : « Le front las des penseurs (page 32) » ; il nous dit que la clientèle était peu lucrative à Tonneins (idem) ; il nous parle d’« un avenir politique naissant de la notoriété du génie de Paul Delcombe (page 91) », etc., etc… Beaucoup d’écrivains d’un réel talent commettent aujourd’hui des fautes de ce genre. Certes, nombre de littérateurs du temps jadis écrivaient faiblement : ils n’écrivaient jamais mal. À présent… mais cela voudrait toute une étude.


II.

Je veux vous le dire tout de suite : le nouveau roman de M. Paul Margueritte[1] est un beau livre et (je prie l’auteur de prendre cela pour un compliment plus grand encore) un bon livre. Il est sain, il est vrai ; il est triste, il est fortifiant. Ce qu’il nous raconte, c’est l’éducation de deux âmes par la vie. C’est donc, sous une forme plus concrète, dans des conditions qui rendent la leçon autrement émouvante et démonstrative, la même histoire que nous a contée dans le Sens de la vie M. Édouard Rod.

(J’ajoute, — et la remarque n’est pas inutile au temps où nous vivons, — que le livre de M. Paul Margueritte est chaste, absolument chaste, — sans

  1. Jours d’épreuves, par M. Paul Margueritte. — Ernest Kolb, éditeur.