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en feront les frais. J’en ai pour garant, dans Un homme libre, cette étude fine et secrètement attendrie sur la Lorraine, que M. Ernest Lavisse considère comme un excellent morceau de psychologie historique. Votre esprit s’enrichira d’observations dont votre talent profitera ; et, si vous transportez à la tribune votre style et vos idées d’ultra-renaniste et de néo-dilettante, on ne s’ennuiera pas tous les jours aux Folies-Bourbon.

Ou bien… ou bien vous valez moins que je n’avais cru, et alors vous finirez par être comme les autres. Insensiblement la politique agira sur vous. Vous prendrez goût aux petites intrigues de couloir. Vous deviendrez brouillon, vaniteux et cupide. Votre esprit, loin de s’élargir par des expériences nouvelles, ira se rétrécissant. Votre ironie supérieure se tournera en blague chétive ; ou peut-être, au contraire, deviendrez-vous emphatique et solennel. Bref, vous vous abêtirez peu à peu. Vous n’aurez plus de style, et vous en viendrez à employer couramment, dans vos discours, le mot « agissement », cauchemar de Bergerat.

Et ce sera encore plus drôle.

Mais, dans l’un et l’autre cas, je suis certain que vous m’amuserez et, à cause de cela, je vous envoie tous mes compliments.