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Réfléchissez, mon cher Bob ; renoncez à une erreur de goût que rien ne justifie ; renoncez-y sans le dire, puisque l’objet de votre flamme est aujourd’hui malheureux, et redevenez le vrai Bob… ou j’essaierai de ne plus vous aimer.

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À M. Maurice Barrès, député boulangiste.

                                       Paris, 9 octobre.

MONSIEUR,

Je ne pense pas que les sept mille citoyens qui vous ont donné leurs suffrages aient lu les livres par lesquels vous avez perverti ce pauvre Paul Bourget. Mais sans doute ceux qui, d’aventure, en ont entendu parler ont cru, sur la foi du titre, que Sous l’œil des barbares était un opuscule patriotique, et Un homme libre une brochure éminemment républicaine.

Pour moi, bien que j’aie toujours été aussi anti-boulangiste que possible, pour des raisons très simples qui me paraissent très fortes et qui n’ont rien de littéraire, je prends aisément mon parti de votre succès, par amitié pour vous et principalement par curiosité ; et je sens que je vous suivrai, dans votre nouvelle carrière, avec le plus vif intérêt.

J’ai bien été un peu surpris, tout d’abord, de votre