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PAUL CHALON[1]

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Vous rappelez-vous deux ou trois nouvelles très distinguées, parues il y a quelques années dans la Revue bleue et signées Paul Chalon ? L’auteur était un jeune homme de beaucoup de cœur et d’esprit, qui avait su inspirer à notre cher directeur Eugène Yung une vive sympathie, et qui mourut peu après, à vingt-sept ans. Mme Paul Chalon vient de réunir en volume les essais de son mari[1]. Je les ai relus avec plaisir, et non sans attendrissement.

Je me rappelle ceux de mes amis, à moi, qui sont morts à vingt ans et qui resteront, à cause de cela, les plus aimés. Vous avez dû le remarquer : ceux de nos compagnons de jeunesse qui nous ont été enlevés dans leur printemps, ce sont presque toujours les meilleurs et les mieux doués, ceux dont nous attendions le plus, ceux à qui nous croyions du génie. Nous joignons, dans notre souvenir, à ce qu’ils ont

  1. a et b Nouvelles, par Paul Chalon. — Lemerre, éditeur.