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À Monsieur Bob, à propos du dernier livre de Gyp :

BOB À L’EXPOSITION.

                                       Paris, 8 octobre.

Je vous ai beaucoup aimé, mon cher Bob, et cela depuis le premier jour où votre charmante mère eut l’idée de noter pour nous vos instructives conversations. Et c’est parce que je vous aime encore que je voudrais vous dire, en toute franchise, combien m’ont surpris et affligé les derniers propos que vous avez tenus, si j’en crois Mme Gyp, à votre excellent abbé.

Il est vraiment étrange qu’un bambin de votre âge, visitant l’exposition, nous entretienne tout le temps de la Haute Cour et que, devant les petites Javanaises, au pied de la tour Eiffel, le long de la rue du Caire et même dans la galerie des jouets d’enfants, il éprouve l’invincible besoin de nous exprimer ses mauvais sentiments à l’endroit de M. Carnot et son enthousiasme pour M. Boulanger.

Vous reprochez à M. le président de la République d’avoir la barbe noire et le teint pâle, de n’avoir pas les épaules de Tom Cannon et de ne pas monter à cheval. Vous lui reprochez aussi, avec une amertume particulière, de présider un grand nombre de cérémonies, de se tenir très droit en public, de