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Quelques-uns, pleins de bonne volonté, se mettent à collectionner des tableaux et des œuvres d’art. Mais, comme ils n’y entendent rien, ils sont dupés par les marchands et raillés par leurs amis. Et bientôt ils s’en dégoûtent. Ou bien, au contraire, ils finissent par s’y connaître un peu… et alors, ils redeviennent (telle est la force du naturel) commerçants et brocanteurs. D’autres font courir et se retrouvent, par un détour, marchands et maquignons. D’autres font de la politique, sont députés ou sénateurs. Tous ces gens-là ne savent pas être riches.

Il y en a (de braves gens) qui fondent de leur vivant des hôpitaux et des œuvres philanthropiques. Il y en a d’autres (des malins) qui laissent pour cela des sommes après leur mort : ce qui est encore très bien. Et il y a des naïfs, parmi ces malins, qui lèguent des prix à l’Académie française.

Certes, tout cela est digne d’éloges, mais c’est à la portée du premier millionnaire venu. Or, ce que nous cherchons, ce sont les moyens d’être riche « artistement ». Vous en avez trouvé un, dites-vous. Nous en reparlerons demain, monsieur, avec votre permission.

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                                       Paris, 1er octobre.

MONSIEUR,

J’ai oublié, dans ma lettre d’hier, l’occupation la plus commune des pauvres gens qui ont trop de mil-