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Jean-Paul a quelque chose de plus égal, de plus raisonnable, de moins aventureux que son frère ; mais c’est la même conviction, le même sentiment du grand, la même ferveur. Il médite depuis longtemps un ouvrage sur « la mort au théâtre » : mort par le poison, par le fer, par les différentes sortes de maladie, par l’excès de surprise et de douleur morale, etc… Comme il a été étudiant en médecine, il tient beaucoup à ce qu’on meure, sur les planches, conformément aux règles de la pathologie. Il suffit peut-être que l’on y meure de façon à toucher ou à effrayer. Mais ce que je vous en dis n’est que pour vous montrer la conscience et les scrupules de Jean-Paul.

C’est amusant, ma cousine, de rencontrer dans Paris des acteurs qui, Dieu me pardonne ! ressemblent un peu à des prêtres, mettons, si vous voulez, à des hiérophantes. Je recommande à votre estime, et presque à votre respect, ces frères excellents, j’allais dire ces saints frères et ces vénérables comédiens.

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À Monsieur Édouard Hervé.

                                       Paris, 21 septembre.

Vous êtes, monsieur, l’ami et le confident de M. le comte de Paris, vous êtes membre de l’Académie française et directeur d’un journal de tenue distinguée. Vos adversaires même ont pour vous de l’es-