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vieillirez, dignes et gras, chargés d’honneurs, opulents et considérés, dans votre petit hôtel de l’avenue de Villiers.

Car ils sont loin, les temps du chariot de Thespis ou de la roulotte du Roman comique. Encore une fois, tous mes compliments, Mademoiselle.

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                                       Paris, 26 juillet.

À Sa Majesté le tsar de toutes les Russies.

SIRE,

Le roi de Grèce est venu nous voir ; nous l’avons reçu de notre mieux, et il n’a pas paru s’ennuyer ici. Nous attendons maintenant notre ancien hôte le shah de Perse et nous lui préparons de fort belles fêtes.

Je sais très bien que vous, vous ne viendrez pas. Mais si vous pouviez venir !…

Il y a un siècle et demi, nous eûmes la visite de votre illustre aïeul Pierre le Grand. Il eut beaucoup de succès à Paris. On recueillait ses mots ; les « philosophes » chantaient ses louanges, et l’académicien Thomas écrivit en son honneur un poème épique, la Pétréide.

La Russie n’était alors qu’un État naissant. La France était puissante encore ; son hégémonie intel-