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conduit au Chat-Noir. Je pense que c’est l’endroit de Paris où l’on a fait le plus de bruit la nuit dernière. Un orchestre sauvage y faisait danser la population sur la chaussée. J’ai trouvé là le chansonnier Jouy, les humoristes Allais et Auriol, Tinchant, Dézamy et beaucoup d’autres occupés à taper sur des choses sonores… Cela m’a paru fort désagréable au premier moment ; puis, je m’y suis fait. Même, au bout de cinq minutes, j’étais parfaitement heureux. Il n’y a encore, voyez-vous, que les joies simples.

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                                       Paris, 17 juillet.

Sans doute, ma cousine, elle serait superbe, leur Exposition, si on pouvait la voir.

Mais, bien que j’y sois allé une vingtaine de fois, je ne puis dire encore que je l’aie vue ; et il est probable que je ne la verrai jamais.

Pourquoi ?

Parce qu’il y a trop de monde.

J’ai fait de loyaux efforts, l’autre jour, pour voir du moins un des villages nègres de l’esplanade des Invalides. J’ai dû y renoncer. On fait la queue pendant des heures avant d’entrer ; il y faut une patience de fakir.

Heureusement, j’ai découvert en dehors de l’Exposition, plus loin que le Trocadéro, un autre village