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anciens hommes. « Jeudi 4 juillet », cela veut dire : « Jour de Jupiter, quatrième jour du mois de Jules César » (de ce Jules César dont Paul Bourget fait le premier des dilettantes). Et, près du souvenir antique, voici le souvenir chrétien. Je consulte l’almanach de cette année, et, au lieu de la fête du Tabac, je trouve celle de sainte Berthe…

Qui cela, sainte Berthe ? Serait-ce la reine Berthe aux grands pieds ? Pour me renseigner, je tire de la vieille armoire un autre vieux livre : « Les Vies des saints pour tous les jours de l’année, par le R. P. Ribadeneira, traduction française, revue par l’abbé E. Daras. » Je cherche à la date du 4 juillet. Pas de sainte Berthe pour un sou, mais une sainte beaucoup plus inattendue : sainte Godolène !

Va pour sainte Godolène ! Elle vivait au onzième siècle et était née à Boulogne-sur-mer. L’excellent Ribadeneira commence son pieux récit en ces termes :

« Les peines du mariage sont si grandes, et son fardeau si lourd, qu’il est impossible de les supporter sans le secours de la grâce divine ; et quand le mari est grossier, cruel et plus brutal qu’humain, c’est un joug intolérable à une femme. Et comme, à cause de nos péchés, nous voyons arriver tous les jours de semblables inconvénients, je veux, pour la consolation des femmes mariées, écrire la Vie et le martyre de sainte Godolène, qui fut mariée et martyrisée par son mari. »