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de fer ! que de fer ! » Au rez-de-chaussée, des canons de toutes les tailles (il y en a qui ont de singuliers allongements de cou) ; des engins et des mécaniques de toute sorte, auxquelles on ne comprend rien, sinon qu’elles sont faites pour tuer le plus d’hommes possible. C’est propre, soigné, luisant, comme de la coutellerie ou de la quincaillerie anglaise ; et cette précision de forme et cette netteté froide de métal (si éloignées de la bonhomie et des à peu près de construction des arbalètes de siège ou des antiques catapultes) donnent, en effet, l’impression de quelque chose d’infaillible et d’inévitable, qui tue mathématiquement, sans nulle intervention des muscles humains, de ces faibles muscles dont l’effort est variable et peut dévier. On voit ensuite les instruments mystérieux dont se servent les officiers du génie, et les plans en relief des villes fortes de France, et toutes les manières de bâtir les ponts ; bref, de très jolis joujoux militaires. Puis, des cartes géographiques, des fusils et des uniformes de toutes les époques, et des instruments de musique, et des gamelles, et des godillots à l’infini…

Tout cela c’est, si je puis dire, la partie analytique de cette exposition. Mais voici la synthèse, et, après le démontage de la machine pièce par pièce, la machine vivante. Voici une immense image d’Épinal : des soldats de toutes armes, en cire, dans un campement algérien, très bien posés et groupés, très amusants à voir. Puis des souvenirs d’autrefois :