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mités sont reliées par un immense décor, qui s’entr’ouvre pour jeter dans l’arène le flot des cavaliers. C’est une construction en bois, remarquable par sa hardiesse pratique, par une simplicité et une précision tout américaines. Le dessous des gradins forme d’interminables galeries tournantes, où il est amusant de se promener, avec le piétinement de la foule sur sa tête.

L’amphithéâtre est immense. Je crois qu’il pourrait contenir huit ou dix mille spectateurs. C’est apparemment ce que nous avons vu jusqu’ici de plus approchant, par les dimensions, des cirques romains. Cependant il ne faut pas trop nous en faire accroire. Nous ne verrons rien de comparable à ces deux théâtres demi-circulaires de Pison, qui d’abord se tournaient le dos (on donnait la comédie dans l’un et, dans l’autre, des jeux de gladiateurs), et qui ensuite pivotaient sur eux-mêmes et rejoignaient leurs extrémités, de manière à former un cercle parfait. Et alors l’arène s’emplissait d’eau pour un combat naval. C’était évidemment autre chose que la piscine de poche du Nouveau-Cirque.

Enfin, tel qu’il est, le cirque de Buffalo Bill n’est point mal. Il paraît deux ou trois fois aussi grand que l’Hippodrome. Le soir, c’est fort beau. Le ciel, d’un bleu sombre, est pareil à une coupole solide qui s’appuierait au décor du fond. Inégalement éclairées par la lumière électrique, des bandes de pionniers mexicains, de cavaliers gardeurs de boeufs,